Malgré l’insécurité, les attaques terroristes et l’état d’urgence qui court jusqu’à la fin 2019, le Mali ne baisse pas les bras dans ses efforts de développement, avec la création de presque 9.000 entreprises chaque année.
Evoqué ces cinq dernières années pour “sa situation humanitaire préoccupante” et son “insécurité généralisée”, selon les Nations Unies, le Mali, à travers son Agence pour la Promotion des Investissements (API), un guichet unique de création d’entreprises, fait miroiter aux entrepreneurs Maliens et étrangers des facilités d’installation.
L’API, qui a démarré ses
activités em 2008, ”se positionne comme cette plateforme de confiance pour
l’investissement public ou privé”, a déclaré son directeur général Moussa Ismaïla Touré, lors du Forum
Investir au Mali tenu à Bamako en 2018.
L’API simplifie et facilite
les démarches des entrepreneurs pour redynamiser “une économie qui repose
en grande partie sur les recettes douanières”, a expliqué l’économiste
malien Sylla Doumbia,
soutenant que si les entreprises déjà installées étaient “régulières dans
le paiement de leurs impôts, cela devrait permettre d’atteindre cette
prouesse”.
L’API est censée valider l’existence juridique d’une entreprise en moins de
trois jours, avec à la clé, le registre de commerce, le certificat
d’immatriculation nationale et la carte d’identification fiscale.
“Mais dans la procédure,
la fourchette peut s’étendre sur plusieurs semaines, même si beaucoup semble
avoir été fait ces deux dernières années pour l’amélioration du climat des
affaires”, affirme Cissé
Maiga, le directeur d’une société de commerce général et prestations de
services, installée début janvier à Bamako.
Malgré l’état d’urgence intauré en 2017 et qui court jusqu’à fin 2019, le Mali a vu la création de près de 9.000 nouvelles entreprises chaque année depuis 2016. L’API prévoit plus de 44 milliards de FCFA (67 millions d’euros) d’intentions d’investissements, que l’agence attribue en partie à ses efforts.
Le coût de la création d’une société au Mali est de 4.500 FCFA (6,8 euros) pour les groups
d’intérêts économiques, 28.000
FCFA (42 euros) pour les
entreprises individuelles, à 47.300
FCFA (72 euros) pour les
sociétés à responsabilité limitée.
Au Mali, trois axes majeurs d’investissements se dégagent, à savoir, l’agrobusiness, l’élevage et l’énergie.
Parmi les investisseurs étrangers plus récents: Albatros Energy SA, promoteur de la centrale thermique de Kayes (ouest du Mali), mise en service fin octobre 2018, par le président malien Ibrahim Boubacar Kéita.
Avec une croissance annuele
de 5%, le Mali est troisième
sur les huit pays de l’espace de l’Union économique et monétaire Ouest
africain (UEMOA).
L’armée malienne, appuyée par les forces françaises au sein de l’Opération Barkhane, lutte depuis 2013 contre des groupuscule djihadistes salafistes situés surtout dans le nord du pays.
Ange Tiemoko